Le problème du désensablement des côtes anjouanaises constitue une sérieuse menace pour la population qui est de plus en plus exposée au risque de la montée des eaux. Plusieurs habitations côtières sont écroulées pendant la saison de Kashkazi. Les grandes vagues maritimes détruisent à grande échelle les maisons à cause de la prise du sable par la population sur les côtes à des fins de constructions d'habitations.
Bacari Houmadi et son épouse Rouchane, un jeune couple de Mirontsy habitant juste au bord de la mer sont énormément inquiets, face à la façon dont les vagues s'acharnent sur leur habitation. Le risque est très élevé. Cette jeune famille a avoué qu'il lui est difficile de trouver le sommeil, pendant la période pluvieuse.
« Nous sommes sérieusement sous menace. Cas eaux n'étaient pas aussi proches il y a quelques années, mais l'extraction abondante du sable a facilité notre exposition. Ceux qui ont les moyens construisent de murs en béton », a-t-il dit.
A Mirontsy, la situation est alarmante. Plusieurs habitations sont détruites pendant que la population bénéficiaire de cette activité ne semble pas inquiète. « La plupart de gens habite très loin de la mer. Ils avaient l'habitude de faire leur travail la nuit mais maintenant ils le font tant qu'ils peuvent» a renchéri son beau-frère qui a ajouté que le travail regroupe la plupart des jeunes sans emploi. Notons que l'activité de désensablement apporte une manne financière considérable, un seul camion peut rapporter jusqu'à soixante-cinq mille francs.
Certaines familles vivent que de cette activité. Pourtant les mesures prises par les autorités sont sévères. La mairie de Mirontsy s'attaque fermement à ce phénomène. Dimanche dernier, lors d'une réunion de réflexion dirigée par la délégation spéciale pour de la mairie de cette ville, la présidente Mariama Houmadi Daoud avait fait part de sa préoccupation face à cet état de fait. « Nous devons établir des sanctions réservées aux gens qui détruisent notre environnement, notamment ceux qui contribuent au désensablement de nos côtes », avait-elle averti.
Du côté des auteurs, l'on se justifie par la dureté de la vie au quotidien. « Nous nous demandons pourquoi on veut mettre à terme ce petit travail, alors que toutes les maisons que nous avons aujourd'hui sont bâties à partir de cette ressource », s'est interrogé un jeune père de famille qui a requis l'anonymat.
Les populations s'expliquent à tort
Le problème financier est à l'origine de ce fléau qui ravage plusieurs localités de l'ile. Pourtant, le Progeco a consacré une bonne partie de ses fonds aux habitants des villages côtiers, pour les aider à vivre sans cette pratique. « Nous estimons que les populations s'expliquent à tort car nous venons en aide aux habitants des zones côtières. Le Progeco accorde des subsides aux personnes habitant dans les parages maritimes pour les éloigner de ce danger» a dit Ali Attoumani, point focal de Progeco à Anjouan.
D'après un habitant de Ouani, ce sont les villages lointains qui profitent de cette activité. « Nous sommes sensibilisés maintenant et nous ne construisons plus avec ce type de sable. D'ailleurs, les études ont révélé que les habitations construites à l'aide du sable marin se détruisent rapidement » a déclaré Mohamed Souondi.
La surveillance a été relâchée
Et lui de poursuivre : « autrefois certains éléments de la gendarmerie surveillaient de près les auteurs des méfaits. Maintenant, ces derniers font leur travail sans souci, jour et nuit, car la surveillance a été relâchée avec le temps », a-t-il dit
Notons que le gouvernement sortant a réalisé un travail important, surtout à Mirontsy ou un mur d'une épaisseur de cinquante centimètres a été construit, pour limiter la dégradation de la route nationale par les vagues maritimes.
BEN DHOIHIR CHABANE
Source : Albalad Comores n°599 du mercredi 28 septembre 2011
ali1, Posté le mercredi 28 septembre 2011 15:49
VOUS AVEZ RAISON ON PREND LE SABLE LEAU MONTE