Communique du collectif qui a appelé à manifester contre les propos discriminatoires de Claude Guéant contre les originaires des Comores.
Monsieur Claude Guéant, Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration en personne vient de déclarer, au cours de l'émission "le grand Jury de RTL-LCI-le Figaro" du 11 septembre dernier : « il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences. Je ne peux pas la quantifier ». Les propos du ministre français de l'Intérieur, de l'Outre mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration, sont d'autant plus condamnables, qu'ils sont prononcés un mois, jour pour jour, après le sacrifice du 73 ème soldat tombé le 11 août 2011 pour la France en Afganistan : le caporal Ousseine Ali Facrou, français d'origine comorienne.
Nous tenons par ailleurs à rappeler pour mémoire, que cette stigmatisation aux relents racistes et xénophobes, a déjà fait le 21 février 1995 à Marseille, une victime innocente, en la personne de Ibrahim Ali, qui s'est trouvé par hasard sur le chemin des colleurs d'affiche du parti français Front National, auquel les proches de monsieur Guéant, n'ont de cesse de faire les yeux doux.
Cette constance dans cette entreprise d'avilissement de la personnalité comorienne, ne doit rien au hasard. Elle est une suite logique de la campagne de haine et d'humiliation développée impunément déjà, dans l'île comorienne de Mayotte, occupée illégalement depuis près de quatre décennies par la France, au grand dam de la communauté et des instances internationales.
Plus de 36 ans de brimades et d'humiliations infligées par l'ancienne puissance colonisatrice (sans protestation aucune des autorités comoriennes), à un peuple souverain, n'ont aucunement réussi à ébranler, ne serait-ce qu'une once de fierté, encore moins de dignité, chez les nouvelles autorités comoriennes. Autorités qui s'apprêtent pourtant à aller à l'ONU, capituler et non sans faire allégeance, aux forces d'occupation de leur pays. Et ce, en sacrifiant la souveraineté, l'intégrité et l'intérêt supérieur de ce même pays sur l'autel d'une prétendue coopération franco-comorienne, qui a tout d'un marché de dupes. (Dans son discours à la tribune des Nations Unies, le président Ikililou Dhoinine déclare : " nous espérons pouvoir mener ce combat par la voie de la négociation nécessaire avec la France, un partenaire économique des Comores, mais aussi et surtout, en y associant nos frères et s½urs mahorais, car il ne peut y avoir de solution réaliste et durable à ce contentieux sans leur implication." Il ressuscite ainsi le GTHN avec le maintien du visa BALLADUR : Ndlr)
Nous témoignons toute notre reconnaissance aux élus, aux personnalités politiques, aux associations et aux citoyens qui soutiennent notre démarche et appelons les français d'origine comorienne à tirer les conséquences qui s'imposent.
Retrouvons-nous ( Français, Comoriens et autre...), pour crier haut et fort notre indignation face à des propos d'un membre du gouvernement français, qui portent atteinte aux valeurs et aux nobles principes de liberté, d'égalité et de fraternité, inscrits sur les frontons des édifices de notre pays d'accueil. Et ensemble, quelle que soit notre nationalité, continuons, comme nous l'avons toujours fait, de remplir notre devoir en pays d'accueil, en osant espérer jouir pleinement de tous nos droits, au sein de la « Patrie des droits de l'Homme », auréolée de l'esprit des lumières, loin, très loin des oripeaux de la tristement célèbre « françafrique. »
La Coordination nationale, Paris le 24 septembre 2011
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