Dans votre édition en date du 21 mai 2011, la Lettre de l'Océan indien a livré des informations inexactes sur la nomination de Franco-Libanais à la Représentation permanente des Comores à l'Unesco.
Aussi, voudrai-je par la présente, à l'endroit d'un journal connu pour donner à lire des informations régionales sérieuses, apporter un démenti et des éclaircissements sur des nominations qui laissent entendre, d'après votre article, représenter une possible collusion d'intérêts dans lesquels ma propre famille trouverait son compte.
Je regrette que votre journal n'ait pas jugé opportun de vérifier des informations dévoyées par je ne sais quel correspondant déjà intellectuellement usé.
Monsieur Nizar Dalloul a été nommé ambassadeur auprès de l'Unesco par un décret du Président de République, bien avant que je rencontre moi-même l'impétrant ; Monsieur Fahad Hariri, conseiller de la Délégation permanente des Comores auprès de l'Unesco, a été nommé par mon prédécesseur bien qu'il soit vrai que j'ai moi-même ½uvré en ce sens : en effet, j'avais jugé qu'il était hautement bénéfique pour mon pays qu'un homme de la qualité de Fahad Hariri et de surcroît frère du Premier ministre du Liban, au moment de sa nomination, fût nommé à ce poste afin que les Comores pussent également bénéficier des liens tissés entre sa famille et une partie des élites politiques et financières françaises, d'abord pour nous ouvrir des opportunités en matière d'investissements directs, ensuite pour relayer les propositions de solution équilibrée avancées par les Comores sur la question de Mayotte.
Je n'ai jamais rencontré Monsieur Ibrahim Pasha qui a été nommé en 2006 par Monsieur Abdou Soefo, quelques mois avant l'élection du Président Ahmed Abdallah Sambi et quatre ans avant ma nomination; j'ai dû en revanche renouveler son passeport diplomatique, dès lors qu'il était en poste à l'Unesco, sur recommandation de l'inspecteur général du ministère des Relations extérieures.
Reste que je suis qualifié de « nationaliste ombrageux » pour avoir porté tout haut la critique que la majeure partie des élites comoriennes - y compris franco-comoriennes – formule tout bas : l'absence criante d'une véritable politique comorienne de la France.
Dois-je rappeler que Pierre Caminade ou le député Lecoq, pour ne citer que ceux-là, défendent les Comores avec les mêmes arguments que nous sans qu'ils soient soupçonnés de visées anti-françaises ?
Romain Gary qualifiait le nationalisme de haine des autres, et donc les nationalistes, à l'instar de l'extrême droite française, pourfendent la norme supranationale - les règles de l'Union européenne en sont l'exemple avec le Front national français - alors que mon discours a toujours été respectueux du droit international. Peut-on alors être à la fois un « nationaliste ombrageux » et appeler au respect du droit international ?
J'ai pensé qu'il fallait sortir la question du schéma du dialogue de dupes pour orienter la politique étrangère vers une véritable sensibilisation des plus hautes autorités françaises et internationales sur l'injustice et le déséquilibre stratégique que la France impose aux Comores et à toute la région sur la question de Mayotte.
A cet effet, notre souci était de contourner le mépris dans lequel nous tiennent quelques officines pour nous hisser à un niveau de dialogue franc et serein avec les plus hautes autorités politiques françaises sur la base de propositions concrètes formulées conjointement.
Mais fidèle à ma tradition familiale et soutenu par le Président Ahmed Abdallah Sambi qui en a été l'initiateur, j'ai toujours plaidé en faveur d'un « juste milieu » que serait un condominium franco-comorien sur l'Île comorienne de Mayotte.
[c=rgb(0,0,255)]Fahmi SAÏD IBRAHIM
[c=rgb(0,0,255)]Ancien ministre des Relations extérieures
[c=rgb(0,0,255)]Publié le 13 juin 2011
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Source : http://sosdemocratiecomores.skyrock.com
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