Il y a un peu plus d'une année, un crime méticuleusement planifié a été exécuté de mains de maître par des individus, jusqu'à l'heure, non identifiés.
L'assassinat du Lt-colonel Combo, puisque c'est de ce dernier qu'il s'agit, reste toujours enveloppé d'opacité, quant aux commanditaires et aux mobiles réels de son exécution. Aujourd'hui, c'est un haut cadre de notre pays qui a subi une sentence dont le mode opératoire, relativement proche de celui de Combo, est encore plus horrible et atroce. Le professeur Ahmed Ali Kouva a été lâchement assassiné mais aussi torturé monstrueusement par des individus encore inconnus et encore une fois non identifiés. Ces deux homicides sont certainement différents en terme de mobiles, et il faut espérer que l'enquête en cours sera, cette fois-ci, dénuée de passion négative et que la justice sera rendue en toute liberté et indépendance. Mais la question aujourd'hui est de savoir comment sommes-nous arrivés là ? Comment notre pays, jadis si paisible et si rassurant, se transformerait-il en un repère de meurtriers, de criminels et d'escrocs de tout bord? Est-ce un prix à payer pour l'ouverture de notre pays vers le monde ?
Certes non et ce, pour plusieurs raisons : De prime abord, ces meurtres peuvent avoir été commis par des comoriens, même si certains éléments laissent supposer une expertise très rare dans le pays notamment en matière de planification, de maniement d'armes et d'usage de la torture. Mais également le fait que la communauté internationale, garant de la réconciliation nationale, dans un souci d'impartialité et de respect de l'équilibre des îles (merci), a inopportunément choisi d'escamoter le volet ramassage des armes dans sa stratégie d'insertion des milices armées à Anjouan, afin de faciliter la circulation des armes à feu et la vulgarisation de leur usage sur l'ensemble du territoire national .... Notre ouverture vers le monde n'est pas une cause, car d'autres pays, même plus petits, plus pauvres et moins peuplés que le nôtre sont ouverts à l'extérieur sans pour autant que cela ait pu dénaturer leur environnement naturel et détruire les valeurs originales.
La vérité est que ce nouveau mal qui frappe les Comores dont la récurrence devient inquiétante pour l'avenir de notre pays, a pour origine celle-là même qui fait de notre pays le chantre de la déstabilisation permanente, l'enclave des stratégies approximatives interdisant l'amorce de tout développement. Cette origine, c'est l'île Comorienne de Mayotte à partir de laquelle la France colonisatrice a décidé de déverser sur les Comores tout individu de race noire harponné sur le sol mahorais. Pour les autorités françaises, tout noir sans papier à Mayotte est comorien et plus vite on s'en débarrasse, mieux on évite de découvrir des choses qui pourraient être embarrassantes pour l'image de cette France, chantre des droits de l'homme.
Aujourd'hui, croiser des génocidaires, des dépeceurs d'albinos, des narcotrafiquants, des mercenaires et des chasseurs de primes dans les ruelles de Moroni ne serait plus surprenant surtout lorsque l'on sait comment fonctionnent nos services de sécurité publique. En cédant trop facilement sur son droit de refuser d'accueillir de Mayotte que ses seuls ressortissants, le système Sambi a offert à la France son plus grand dépotoir de damnés. Que dire de notre ouverture vers le monde arabe qui voit refluer dans notre pays, les investisseurs de toute nature, allant des vendeurs des brochettes, aux épiciers de containers en passant par des marchands de babouches à Volo volo, pour ne citer que les plus productifs pour l'économie nationale !? En choisissant de ne retenir que la langue du prophète comme seul critère d'identification des investisseurs potentiels, Sambi et les siens ont fait des Comores une destination privilégiée pour les aventuriers de tout acabit avec des conséquences inimaginables.
En effet, la pauvreté grandissante aux Comores donne naissance à une nouvelle classe sociale formée des jeunes désillusionnés, sans repères et très vulnérables donc facilement entraînables dans les méandres d'un empire du mal dont l'implantation est facilitée par l'entrée massive et incontrôlée des ténors du monde du crime dans nos îles, cautionnée par le régime de l'Ayatollah comorien. L'agonie dans laquelle est plongée notre économie au cours de ces dernières années et la corruption qui, naturellement en résulte, favorise ainsi l'émergence du grand banditisme, des règlements de compte et des meurtres commandités.
La nature d'un pays se définit par le comportement de sa population, disait l'autre. Aujourd'hui l'Union des Comores a plus d'une population à l'intérieur de ses frontières et la mutation semble enclenchée en matière de comportements. Si l'on se réfère à la chronologie, après l'officier supérieur de l'armée et le haut cadre de l'enseignement, à qui donc serait le tour....... dans les prochains mois ?
M. Youssouf Ahamada
Source : comoresdroit
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