Hier matin, la brigade d'intervention de la police est intervenue à Vahibé dans le cadre de contrôles de routine. Comme d'habitude, les fonctionnaires de police ont été accueillis par les traditionnels "Moro, moro" ("Au feu ! Au feu !", annonçant non pas un incendie mais la venue des forces de l'ordre). Certains étrangers sans papiers du secteur se sont enfermés dans leurs bangas, alors que d'autres se sont enfuis dans la forêt. Après une course-poursuite de 2 km, 4 policiers ont interpellé une dame qui, en courant, s'est foulée la cheville.
En voulant la ramener au village de Vahibé, les fonctionnaires de police ont été accueillis par une bande de jeunes déterminés à ne pas les laisser partir tranquillement. "Nos collègues ont été insultés, on leur a jeté des cailloux énormes. Ils ne pouvaient faire face et avaient le devoir de protéger la dame qu'ils avaient interpellé, car elle était sous leur responsabilité. Ils ont dû faire usage de leur arme de service et tirer des coups de sommation", relate le capitaine Chaharoumani Chamassi, officier de police en charge de la communication.
Les forces de l'ordre ont reçu le renfort d'autres policiers mais aussi de gendarmes. Au moment de partir, les policiers ont été prévenus qu'une autre dame était blessée au bas d'une falaise et que les pompiers ne comptaient pas s'y rendre seuls. Finalement, ils ont récupéré la dame qui a fait une chute de 15 m et qui avait fui en entendant "Moro, moro". Celle-ci a eu une hanche cassée et a pu être amenée au CHM. Lors de son extraction, un essaim d'abeilles est tombé sur ses sauveteurs et a fait beaucoup de dégâts, selon les dires du capitaine Chamassi. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de la chute de la deuxième femme qui, comme la première, est une étrangère en situation irrégulière.
Source : Flash Info n° 2830 du mardi 29 aout 2011
Commentaire wongo :
Le 27 avril dernier, Adnani, un jeune de 32 ans originaire de Mirontsy Anjouan est décédé en voulant échapper à un contrôle policier sur les hauteurs de Doujani.
« MAIS comment peut-on vivre durablement, dans ces conditions? Un Etat a-t-il le droit de placer des êtres humains dans une telle situation ? Au Sud, au Centre, et dernièrement à Doujani, plusieurs personnes nous ont expliqué la même chose, presque avec les mêmes mots : "on est traité comme des animaux. Même moins bien, parce que les animaux, au moins, on les laisse tranquille". Tranquilles, eux ne le sont plus jamais. On entre dans leur maison, on contrôle les taxis, les zones sanctuarisées n'en sont plus, et désormais, on va même les chercher au fond de la brousse. » Peut-on lire dans upanga n° 41 du 2 mai 11, suite au décès d'Adinani. Les autorités comoriennes restent sourdes-muettes sur ces violences.
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