
Par Axel Lebruman
Une quarantaine de personnes selon la police et une vingtaine selon les organisateurs (oui, c'est dans le bon ordre) se sont réunies devant le Centre de rétention administrative hier à Pamandzi, pour dénoncer son fonctionnement et même son existence.
« Nous voulons dénoncer la situation des personnes dont la situation administrative devrait être régularisée », annonce Flavienne Lubac, coordinatrice de Médecins du Monde à Mayotte. C'est un ras-le-bol qu'a voulu exprimer la poignée de manifestants, simples citoyens ou militants associatifs.
Tour à tour les représentants de la RESFIM (Réseau éducation sans frontière île de Mayotte), de la Cimade, de Médecins du Monde sont venus témoigner au mégaphone de situations auxquelles chacun a été confronté. Les conditions de rétention, les manquements de l'accès au droit ont fait l'objet de nombreuses critiques.
Michel Rhin, président du RESFIM a déploré les retard successifs de la construction d'un nouveau CRA, prévue aujourd'hui à l'horizon 2014 avec une capacité de 140 places.
D'autres manifestants, sympathisants de No Pasaran, réseau antifasciste et anti capitaliste, réclame la fermeture pure et simple du CRA, qui « n'a pas d'existence légale ici ».
Entre-temps un voisin est venu à son tour dénoncer... le rassemblement. «Il faut faire quelque chose à Anjouan, ça sert à rien de défendre les étrangers ici », a-t-il lancé aux militants. Le préfet n'a pas souhaité réagir à la manifestation, estimant que la communication sur le sujet avait déjà été faite. Quant aux associations et citoyens, un rendez-vous régulier devant le CRA pour continuer à s'indigner.
Source : Albalad Mayotte du 23 juin 2011
Les organisateurs ont pu voir (sur place) une fillette d'environ huit-ans qui était venue au CRA (avec sa maman en situation régulière) chercher son deuxième père (son père biologique est décédé) qui se trouvait à l'intérieur du CRA (s'il n'est pas déjà expulsé hier par Comores Aviation, il sera dans le bateau Maria Galanta aujourd'hui).
La fille en pleurs, disait qu'elle ne voulait pas encore perdre son deuxième père, qui va risquer sa vie en tentant de revenir à Mayotte par Kwassa. Mais ce qui a ému tous ceux qui étaient là, c'est quand la fille a dit que « les lois sont faites pour détruire ma vie »
Pourtant, les signataires de « l'accord équilibré » de l'ambassade de France à Moroni, avaient pourtant rassuré que les familles ne seront plus séparées, et que la France s'engage à ce que les préoccupations exprimées par la partie comorienne soient prises en considération.
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